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L’huile est indispensable au bon fonctionnement du moteur du véhicule. Sans elle, votre voiture tomberait en panne en un rien de temps et votre moteur serait gravement endommagé. Les spécifications des moteurs modernes étant de plus en plus strictes, il est plus que jamais essentiel de bien choisir son huile moteur. 

Quelle huile choisir ?

Plusieurs facteurs sont à prendre en compte, notamment le type de carburant utilisé (essence ou diesel), les conditions habituelles de conduite (circulation dans les bouchons, par exemple) ou les conditions météo (températures très basses ou très élevées). 

 Tous les constructeurs formulent des recommandations sur le type d’huile qui convient le mieux à leurs modèles. Cette information se trouve en général sous le capot, sur le bouchon du réservoir d’huile. À défaut, elle doit figurer dans le manuel d’utilisation. Certains constructeurs peuvent préconiser différents types d’huile en fonction des conditions météo dans lesquelles le véhicule sera amené à rouler. Il est vivement recommandé de suivre les spécifications du constructeur.

Par ailleurs, il existe des huiles homologuées par les constructeurs automobiles pour certains de leurs véhicules. L’étiquette de ces huiles comporte alors un code constructeur précis au dos du bidon, ce qui garantit que leurs propriétés respectent rigoureusement le cahier des charges établi par la marque automobile. C’est le cas par exemple sur le du bidon TOTAL QUARTZ ci-dessous :

Crédit : Total

Que se passe-t-il si l’on n’utilise pas le bon type d’huile ?

Crédit : John_vlahidis

Les moteurs automobiles sont des équipements de précision, et les spécifications du constructeur doivent être considérées non comme des recommandations, mais bien comme des exigences. 

Choisir la mauvaise huile moteur, c’est s’exposer à :

  • l’annulation de la garantie du véhicule ;
  • des économies de carburant moindres ;
  • une usure prématurée des composants moteur ; 
  • et en fin de compte, un raccourcissement de la vie du moteur.

Votre moteur a été conçu pour fonctionner avec une huile possédant un certain grade de viscosité. Si vous ne respectez pas cette indication, votre véhicule ne pourra atteindre les performances promises par le constructeur (consommation de carburant, émissions et puissance). Si vous avez recours à une huile moteur inadaptée, le constructeur peut se trouver déchargé de l’obligation de réparer ou de remplacer les pièces endommagées même si votre voiture est toujours sous garantie. 

Si elle n’est pas adaptée, l’huile peut créer une contrainte supplémentaire sur les composants internes du moteur. Une huile trop épaisse risque de ne pas combler certains interstices entre les pièces du moteur. À l’inverse, une huile trop fluide risque de ne pas enrober correctement l’ensemble des pièces. Dans un cas comme dans l’autre, cela provoquera un contact entre éléments métalliques, et donc, une usure prématurée des composants. Si rien n’est fait pour y remédier, cette situation risque d’entraîner des dommages graves et coûteux au moteur. 

Spécifications d’huile moteur

Il est important de vous renseigner sur l’application à laquelle est destinée l’huile moteur que vous achetez, et de savoir si elle répond ou non aux normes sectorielles. Deux spécifications universellement reconnues peuvent figurer sur une bouteille d’huile moteur : API (American Petroleum Institute) et ACEA (Association des constructeurs européens d’automobiles). 

La classification API se compose de deux grandes catégories. La catégorie « S » (pour « service ») regroupe les voitures, les camionnettes et les petits utilitaires dotés d’un moteur à essence. La catégorie « C » (pour « commercial ») englobe les utilitaires lourds roulant au diesel. L’huile peut porter la mention « API SN Plus ». Celle-ci indique la capacité de l’huile à protéger le véhicule contre le pré-allumage à basse vitesse (une sorte de super-cliquetis). La capacité de l’huile à optimiser la consommation de carburant sera signalée par la mention « préservation des ressources » (Resource Conserving). 

L’ACEA, l’équivalent européen de l’API, décrit la performance des huiles moteur en les classant en trois catégories : A pour les moteurs essence, B pour les moteurs diesel, et C pour les moteurs compatibles catalyseur ou « low SAPS » (c’est-à-dire à faible teneur en cendres sulfatées, en phosphore et en soufre). 

La sophistication et la spécialisation croissantes des technologies moteur ont conduit un certain nombre de constructeurs automobiles à établir leurs propres critères de spécification et d’homologation des huiles à utiliser pour leurs moteurs. La recommandation du constructeur qui figure dans le carnet d’entretien du véhicule prime sur toutes les autres. Ces spécifications sont indiquées sur l’étiquette du bidon d’huile, sous l’intitulé « Homologations constructeur » (Original Equipment Manufacturer Approvals). Par exemple, si vous possédez une Volkswagen et que le carnet d’entretien recommande d’utiliser une huile « VW 507.00 », vérifiez que cette référence apparaît bien sur l’étiquette du produit que vous achetez. Contrairement aux spécifications ACEA et API, qui sont facultatives, la spécification constructeur est incontournable.

Pour en savoir plus sur les spécifications moteur applicables à votre véhicule, consultez le manuel d’utilisation. 

Grade de viscosité

On attribue à l’huile moteur un grade de viscosité qui indique sa facilité d’écoulement (ou, pour faire simple, son épaisseur). La viscosité est une caractéristique importante de l’huile moteur : pour qu’elle soit efficace, l’huile doit pouvoir s’écouler entre les pièces du moteur et les enduire à différents extrêmes de température. C’est pour cette raison que la plupart des moteurs modernes exigent des huiles multigrades.

La SAE (Society of Automotive Engineers) a mis en place une norme permettant de définir le grade de viscosité d’une huile moteur. L’indice se compose de deux nombres séparés par la lettre « w », par exemple 5w30 ou 10w40. Le nombre qui précède le « w » (pour winter, « hiver » en anglais) désigne la facilité d’écoulement du fluide à 0 °C, tandis que le nombre qui suit caractérise sa capacité à résister à l’écoulement autour de 100 °C (température de fonctionnement du moteur). Plus ce nombre est élevé, plus l’huile restera visqueuse.

Crédit photo : Les Tontons Makers, Romain Lier

Ce système permet de connaître le grade à froid (capacité de l’huile à s’écouler à basse température) et le grade à chaud (résistance à l’écoulement à haute température). Ce critère est important, car par temps froid, l’huile doit être suffisamment fluide pour s’écouler sur l’ensemble des pièces du moteur à l’allumage. Lorsque le moteur tourne et que l’huile se réchauffe, sa viscosité décroit, mais elle doit rester suffisamment visqueuse pour enrober et lubrifier les composants du moteur. 

Une huile moteur 5w30 est une huile dont le grade de viscosité est de 5 à froid et de 30 à chaud. De même, une huile 10w40 se est une huile dont le grade de viscosité est de 10 à froid et de 40 à chaud. 

Pour connaître le grade de viscosité adapté au moteur de votre voiture, consultez le manuel d’utilisation.

Huiles conventionnelles, synthétiques, semi-synthétiques et pour kilométrage élevé

 Crédit : ktsimage

Il existe quatre types d’huile : 

  • Huile moteur conventionnelle : mélange de pétrole raffiné et d’additifs chimiques, il s’agit de l’huile moteur la plus répandue sur le marché, mais aussi la plus abordable.
  • Huile moteur synthétique : il s’agit d’une huile dont la structure moléculaire est plus uniforme et qui comporte moins d’impuretés. Elle dure plus longtemps et fonctionne mieux dans la plupart des véhicules, elle est donc plus coûteuse. Attention, toutefois : elle n’est pas adaptée à toutes les voitures.
  • Huile moteur semi-synthétique : mélange d’huile conventionnelle et d’huile synthétique, cette huile présente un bon compromis grâce à son caractère abordable et ses hautes performances. Elle est bien adaptée aux véhicules de bardage, de remorquage et aux utilitaires hors route.
  • Huile pour kilométrage élevé : cette huile possède une base conventionnelle, mais comporte des additifs spéciaux conçus pour les moteurs plus anciens : anti-oxydants, détergents, inhibiteurs de frottements, et reconditionneurs de joint d’étanchéité.

Chaque huile a ses avantages et ses inconvénients. Pour certains moteurs, seule l’une de ces solutions conviendra. Ce n’est pas à vous de décider quelle huile utiliser. Pensez à toujours vous référer au manuel d’utilisation pour savoir quelle huile est la plus adaptée à votre véhicule, et respectez les préconisations du constructeur.

Diesel vs essence

Qu’ils soient essence ou diesel, tous les moteurs ont besoin d’huile pour fonctionner correctement. Cependant, leur composition interne étant fondamentalement différente, ils ne présentent pas les mêmes besoins de lubrification. 

  • Les moteurs diesel nécessitent de préférence des huiles au grade de viscosité plus élevé, car leurs composants sont plus espacés.
  • Autre différence importante entre les moteurs essence et les moteurs diesel : la quantité d’additifs. Les moteurs diesel produisent davantage de suie, il faut donc plus de détergents pour que le moteur reste propre. Grâce à ces additifs, l’huile moteur diesel tend à durer plus longtemps que l’huile moteur essence.

Il est vivement recommandé d’utiliser l’huile moteur selon l’application pour laquelle elle a été conçue. Lorsque vous choisissez votre huile moteur diesel ou essence, pensez à toujours respecter les préconisations du constructeur et les recommandations figurant dans le manuel d’utilisation du véhicule.

Additifs

 Crédit : Totojang

Les additifs sont des composés chimiques qui améliorent la performance de l’huile ou inhibent ses propriétés indésirables. Ils ont tous un rôle spécifique et des structures chimiques différentes. Certains additifs agissent directement sur la surface des matériaux (anti-usure, pression extrême, modificateurs de frottements et anti-corrosion). La personne chargée de leur formulation doit s’assurer que ces additifs sont compatibles entre eux de sorte à ne pas entraîner d’interactions indésirables dans le lubrifiant. Voici quelques-uns des additifs les plus courants :

  • Anti-oxydants

Les anti-oxydants servent à accroître la durée de vie des lubrifiants, notamment à haute température, en limitant la dégradation et l’acidification de l’huile moteur.

« Ces additifs agissent comme du jus de citron sur un quartier de pomme laissé à l’air libre : ils ralentissent l’oxydation. »

  • Amélioration de l’indice de viscosité (ou « améliorants d’indice de viscosité »)

Les améliorants d’indice de viscosité aident l’huile moteur à conserver une viscosité optimale indépendamment des variations de température. Ils sont très importants dans la composition des huiles multigrade.

« Les polymères utilisés dans les améliorants d’indice de viscosité sont souvent comparés à des pelotes de laine. À basse température, ils restent étroitement regroupés : leur capacité d’épaississement est faible et leur présence a peu d’impact sur la viscosité de l’huile de base. Lorsque la température augmente, ils se désolidarisent et se dispersent dans l’huile. Ils prennent plus de place et épaississent l’huile de base qui les contient, ce qui provoque une augmentation de la viscosité. »

- Anti-corrosion

Utilisés en très petites quantités, ils agissent sur la surface du métal et protègent les composants internes du moteur des effets de l’humidité et des acides.

« Ils agissent comme le cirage qui protège les chaussures des agressions externes. »

- Anti-mousse

Utilisés en très petites quantités, ils ralentissent considérablement la formation de mousse à la surface de l’huile. La mousse peut faire déborder le réservoir ou entraîner un dépassement du niveau maximal autorisé dans le carter d’huile. Une huile mousseuse perd également ses propriétés lubrifiantes. Les additifs anti-mousse empêchent donc une détérioration du mécanisme.

« L’huile se déplace en raison du mouvement des pièces et de la vitesse de rotation. Ce phénomène est identique à celui que l’on observe lorsqu’on secoue la bière. »

- Détergents

Si des pièces entrent en contact avec de la suie et d’autres résidus de combustion, cela peut obstruer le moteur. Les détergents ont une action nettoyante et empêchent les dépôts de suie causés par la combustion du carburant. 

« Ils agissent comme la lessive en poudre dans la machine à laver : ils éliminent les saletés. »

- Dispersants

Les dispersants jouent un rôle complémentaire à celui des détergents. Tout comme dans une machine à laver, ils agissent contre les dépôts en maintenant en suspension les saletés enlevées par les détergents. 

- Anti-usure

Les additifs anti-usure protègent les pièces soumises à de fortes charges, en réduisant les contacts directs et le risque d’usure.

Ces additifs sont de petites molécules (en rouge sur le schéma) qui forment une fine couche protectrice sur les surfaces (en bleu sur le schéma).

 Crédit : Total

- Modificateurs de frottement

Utilisés en très petites quantités, ces additifs sont composés de molécules spécifiques qui se déposent sur les surfaces en contact et en diminuent le coefficient de frottement. Ils sont de plus en plus utilisés dans les huiles dont la viscosité doit être faible de manière à réduire la consommation de carburant du véhicule (lubrifiants dits « Fuel Economy » ou « FE »). Ce sont donc ces additifs qui différencient ces huiles.

« Ils agissent comme la cire qui, sur un plancher, permet au tissu de glisser facilement. »